Nissan 370Z Nismo 2016: la conduite pure
05 octobre 2015, Charles René
La lignée des Z est l'une des rares races de purs sangs qu'un constructeur japonais a jamais daigné nous offrir. La tradition remonte à 1970, l'année où Nissan (alors Datsun) lança la 240Z, un coupé confectionné dans les règles de l'art du grand tourisme avec son moteur à l'avant déposé au milieu d'un long museau et ses roues motrices à l'arrière. La dernière descendante, la 370Z, obéit aux mêmes conventions, en poussant ses qualités de sportive à un niveau inégalé en version Nismo.
SON DESIGN
La 370Z est à mon sens encore l'un des plus beaux coupés que l'on peut se procurer dans sa tranche de prix. Son design semble intemporel et nous fait oublier qu'il remonte à tout de même 2009. Cette variante Nismo ajoute des épices au mélange sans tomber dans l'indigeste qui était proposé par la version antérieure. Les modifications sont discrètes avec de fines lignes rouges, mais rappellent que nous sommes en présence d'une version différente. Seul bémol : les pots d'échappement, d'une grosseur caricaturale, surtout en comparaison à l'échappement lui-même.
À BORD
Tout est centré autour du poste de pilotage. Des sièges Recaro très enveloppants jusqu'au volant de petite dimension en partie enveloppé d'Alcantara en passant par le levier de vitesses parfaitement placé. L'assemblage est rigoureux, on n'entend aucun craquement ou bruit indésirable malgré la fermeté des suspensions. Les matériaux choisis sont aussi de bonne qualité. On doit cependant déplorer le fait que le volant ne soit pas télescopique, et le manque de volume du coffre arrière ainsi que les petits espaces de rangement nous forcent à voyager très léger. La présentation vieillotte des trois cadrans aurait également pu être revue.
SOUS LE CAPOT
Pour cette variante Nismo, Nissan a injecté 18 chevaux dans le V6 de 3,7 L de la 370Z. Ce gain de puissance le pousse à 350 ch et n'est pas réellement tangible en comparaison à la version régulière. Sans être du dernier cri, ce moteur appuie cette 370Z avec un certain aplomb, pourvu qu'on le pousse plus haut que les 4000 tr/min. Son empressement apparaît alors en escalade jusqu'au régime maximal de 7500 tr/min. La transmission manuelle fait un boulot acceptable, mais n'a pas le levier le plus précis ni l'embrayage le plus permissif.
DERRIÈRE LE VOLANT
C'est un vrai festin auquel nous convie Nissan. Cette 370Z Nismo est d'une expressivité extraordinaire, semblable à une Subaru BRZ, mais poussée à un échelon supérieur. La direction est télépathique et est d'une fermeté qui permet d'apprécier toutes ses nuances. Lorsqu'on accélère le tempo, on découvre un aspect neutre désarmant. On a beau la brusquer, elle acquiesce avec élégance. Cette voiture a été faite pour être conduite et c'est palpable. Du grand art, mais servi de manière brute, comme nous le rappellent certaines sections plus ou moins carrossables de notre réseau routier.
LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES
La 370Z profite d'un système d'infodivertissement très semblable à ce qu'on retrouve dans plusieurs produits Infiniti. Il combine un écran tactile à une molette déposée tout juste en face de celui-ci. Sans être le plus moderne, il n'est pas trop complexe et offre une présentation lisible. Le système audio Bose fait encore là de l'excellent travail. On entend cependant en forte accélération un son de moteur simulé très synthétique sortir des haut-parleurs qui gâche un peu le plaisir.
VERDICT
Cette 370Z est une voiture d'exception, dans le sens qu'elle offre une expérience de conduite d'une rare pureté. Elle est le prolongement logique de la version de série qui, malgré ses compétences indéniables, n'atteint pas cette grande symbiose que propose la 370Z Nismo. Bref, un véhicule qui est tout sauf pratique, mais qui vous rassasiera avec ses grandes qualités dynamiques et esthétiques. On ne peut également taire le fait que cette version Nismo vous permettra de sortir du lot tout en épargnant 10 000 $ par rapport à une Porsche Cayman de base.